FAR de Morlaix - Festival Arts de la Rue édition 2007

Mich Mao - Dangereux Pour la Santé en Passant

Sans interdits giratoires

Il y a environ trois mois, de drôles de panneaux de signalisation avaient envahis la Place de la Liberté à Brest. Hasard ou coïncidence, mais ceux-ci se seront retrouvés en plein milieu du FAR, sur la place Allende, provoquant surprise, étonnement mais aussi une furieuse envie d'en découvrir le sens de la part des passants.

Humour, dénonciation politique ou sociale, sujets d'actualité nationales ou mondiales, tout y passe dans le travail de Mich Mao. De l'auto-dérision qui pousse l'artiste à réutiliser des matériaux rejetés par nous tous mais aussi une forme unique de contestation politique et sociale.

Le but de cette création est d'amener les gens à discuter, à se questionner sur la signification nouvelle de ces panneaux, et à réagir. Leurs titres ne sont qu'une piste donnée par l'artiste, libre au public de le suivre, dans un sens ou dans un autre. Dans un monde régi par l'interdiction ou l'obligation, ici, vous avez le droit de choisir.

« Passage très protégé », « le Ministre du Temps Compté » et ses nombreuses horloges fustigeant les ministères d'utilité futile, « Sous Perf » (vraiment d'actualité le mois dernier) ou encore « Les éléphants, ça trompe énormément », hommage aux peuple du tiers-monde et dénonciation d'une politique mondialiste uniquement bénéfique aux plus riches : différents panneaux pour différents sujets à développer.

Le travail de Mich a encore évolué, avec l'arrivée de quelques nouveaux panneaux, preuve que l'actualité lui offre de nouvelles idées à exploiter

Malheureusement, certains énergumènes n'ont rien trouvé de mieux que de dégrader certains panneaux. Mich décide alors de leur offrir un hommage appuyé en posant une gerbe autour d'un des panneaux.

Claude Morizur, co-directeur du Fourneau, prend la parole pour dénoncer cet acte stupide en proposant « un policier sous chaque panneau et une caméra sur chacun d'eux ». Remarque bien sûr improbable, mais utile pour faire comprendre que l'espace public est ouvert à tous mais ne peut tolérer de telles marques de désapprobation, si ce n'est un acte totalement gratuit.

Si l'on respecte l'espace public, on se doit également de respecter les oeuvres usant de cet espace. Qu'on se le dise !

Texte : Mathieu Nihouarn