Deuxième Round pour la compagnie morlaisienne Tango Sumo, qui célèbre à domicile un nouveau combat marquant une décennie d'existence et à qui revient l'honneur de clore cette première journée de festival.
La nuit est tombée mais pas l'intérêt des spectateurs déjà attisés par un premier round, joué plus tôt dans la soirée. Et la nuit rapproche les corps et les êtres. Ce second acte le prouve en amplifiant la proximité entre danseurs et spectateurs. Sur la piste de danse, les premiers, assis à la table d'un bar imaginaire, interpellent les seconds. Et derrière les cordes aussi il faut se battre pour obtenir sa place, lutter pour pouvoir observer, hissés sur la pointe des pieds, ces quatre danseurs-voltigeurs devenus le point focal de la place Allende.
Bien heureux les spectateurs juchés plus haut autour de l'esplanade, ils apprécient ainsi, dans son ensemble, la chorégraphie à quatre, les pas de deux, les attitudes et cabrioles, les arabesques à géométrie variable que forment ces corps qui s'empoignent, se portent ou s'affrontent.
L'accordéoniste ajoute quelques samples et beats électroniques à son jeu et la musique de ce second round, elle aussi, se pare de nouveaux atours.
Quant à la mise en scène, la lumière des projecteurs la fait gagner en dramaturgie. Sous ce halo de lumière, le ring devient le cœur de cible d'où se propagent les ondes de choc. Les combats semblent plus violents, les claques résonnent plus fort, les regards des danseurs gagnent en intensité. Les réactions du public, hypnotisé, l'attestent. C'est un combat gagné, par la grâce, et par KO.
Texte : Anne Yven
Photos : Julien Mazé