Si vous espérez voir un numéro inédit jamais tenté dans le monde de la magie…alors, il est vivement conseillé de passer votre chemin. Kiki et Pascal ne sont pas les successeurs du célèbre couple David Copperfield et Claudia Schiffer. Ici, on se joue des clichés des "grands illusionnistes" pour mieux se tordre de rire.
D'un côté il y a Pascal : anglais et magicien, une coupe "brushing" année 80 électrifiée aux 220 Volts, qui tente par tous les moyens de garder le contrôle du spectacle sans pour autant réussir tout ce qu'il entreprend.
De l'autre, Kiki : australienne et assistante de Pascal, un look rose flashy à la façon d'une "Punky Brewster" devenue adulte. Elle prend son rôle davantage en dilettante mais s'attire rapidement la sympathie du public car, contrairement à Pascal, ses numéros fonctionnent !
Ces deux illusionnistes sont comme chien et chat, jouant à un jeu dangereux où l'enjeu est parfois la mort…
L'humour est caustique aussi - pour ne pas dire "anglais" - comme lors du décès de Kiki où Pascal dissipera rapidement sa tristesse en recrutant, au pied levé, une nouvelle assistante dans le public.
La risposte ne se fera pas attendre. Quelques minutes plus tard, Kiki offrira une étreinte langoureuse à son nouveau partenaire pris au hasard dans le public (qui n'était autre que le mari de sa furtive remplaçante) sous les yeux impuissants du magicien ligoté et bâillonné.
Autre moment fort du spectacle : la tentative avortée de lévitation ! Ce numéro devrait, théoriquement, dissuader tout parent bienveillant de les engager pour le spectacle d'anniversaire de leur progéniture.
Durant 45 minutes, le duo se joue des clichés prenant des mimiques de magiciens ringards sur fond de musique Mambo et d'orgue Hammond kitsh. Le public s'éprend de sympathie pour la relation qu'entretiennent ces deux personnages que tout oppose. Les adultes, comme les enfants se prennent au jeu, le sourire aux lèvres, en attente du prochain gag. Vous l'aurez compris, Kiki et Pascal ne vous feront pas disparaître un éléphant mais vous garantissent de passer un très bon moment.
Texte : Sylvain Marchand
Photos :
Julien Mazé