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Attention première!
compagnie Ubi
Ce mardi 8 août sur la place des otages, les deux artistes de la compagnie Ubi se sont jetés à l'eau avec leur spectacle Border Line. En scène, un danseur-mime et un musicien dans un duo qui chavire entre les pratiques et les influences.
Un personnage qui se cherche
Il y a d'abord le personnage interprété par Sarosi Nay, un faux air de Charlie Chaplin, petite canne et bretelles, le rien d'insouciance et de naïveté d'un M. Hulot perdu dans un monde qui fourmille à toute vitesse, l'énergie et la sagesse d'un artiste martial.
Les objets les plus banals deviennent de véritables prises de tête entre ses mains qui s'emmêlent dans de talentueuses manipulations, équilibres et déséquilibres.
Pour symboliser le monde complexe à l'intérieur duquel il cherche sa place, une structure de métal trône au centre de l'espace. Rappellant d'abord un livre ouvert sur lequel se projettent les ombres du danseur, elle devient bientôt un tourniquet infernal, prétexte à des accrobaties chorégraphiées d'une fluidité remarquable.
Une composition musicale originale
Sur le côté de scène, un autre personnage s'exprime. Flutes, instruments à cordes en tout genre, sampleur et bruitages vocaux, Laurent carré est un musicien polyvalent et créatif. Sa musique donne de la hauteur au propos, humanise le personnage interprété par Sarosi Nay, lui prêtant par moment sa voix, ou plutôt un genre de bredouillement burlesque et incompréhensible. Il se fait également l'écho sonore des humeurs du clown-danseur. Au fur et à mesure du spectacle, il devient personnage à part entière de l'histoire qui nous est racontée.
Même si le spectacle est encore fragile par certains côtés, on peut difficilement se tromper en disant dès à présent qu'il promet de très beaux moments, sensibles et poétiques, à ses futurs spectateurs.
Texte : Aurélien Marteaux / Photos : lefourneau.com
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