Le Mai des Arts poursuit son chemin
Vendredi 8 mai, après Henvic, le Mai des Arts faisait une halte à Plourin-lès-Morlaix. Cette seconde étape du Mai des Arts s'est déroulée en présence d'un beau ciel bleu, pour le plus grand bonheur d'un public venu en masse assister aux spectacles de 6 compagnies détonantes.
16h16, les courageux randonneurs, qui avaient quitté Henvic le matin même pour effectuer les 24 km qui reliaient Henvic à Plourin par les chemins de randonnée, sont accueillis par un tapis rouge et les applaudissements de l'assemblée. Parmi les nombreux randonneurs, Yvon Hervé, président de Morlaix Communauté, Margot Borgne, vice présidente chargée de la protection et de la mise en valeur des espaces verts, Annick Corre-Gillet, maire de Henvic. Jacques Brigant, maire de Plourin a quant à lui promis de s'y mettre aussi pour aller au prochain rendez-vous samedi 23 à Plouégat-Guerrand.
En attendant la prochaine randonnée, place aux festivités : Annick Corre-Gillet remet le trousseau de clés du Théâtre de Rue à Jacques Brigant, qui y ajoute la clé de la ville, réalisée par Didier Gourlaouen, employé municipal, et confectionnée en bois d'if de Plourin. Puis ce sont les randonneurs qui ont confié les clés « des Chemins du Mai des Arts » au maire de Plourin, lançant ainsi le « Mai en marche ».
Passé les trois coups, c'est la Compagnie aïe aïe aïe, en création à Plourin-lès-Morlaix depuis une semaine, qui ouvre les festivités avec son nouveau spectacle Pavanes. Dans le décor intimiste et paisible d'un petit verger, les deux comédiennes accueillent les spectateurs pour une conférence ornithophonique décalée où ces derniers sont invités à tendre l'oreille sur ce qui les entoure et assistent à une séance de poésie sonore inspirée du chant des oiseaux.
Un peu plus loin, c'est la compagnie Drolatic Industry qui présente son dernier né, Le Coriolan, un spectacle où les objets s'animent. Attaque de cotons tiges, de fourchettes, lancé de rasoirs, d'assiettes ou de shampooing... A travers une représentation épique du combat entre la salle de bains et la cuisine, les comédiens nous vantent les mérites du Coriolan et tentent de nous convaincre à la manière des camelots que ce produit révolutionnaire peut se substituer à tous les autres.
Devant l'église, l'if de Plourin, qui accueillait autrefois à l'ombre de ses branches les crieurs venus annoncer les nouvelles à la population, a vu ce vendredi une Crieuse d'un tout autre genre renouer avec la tradition. La Crieuse Laurence Landry s’était en effet installée près de l’arbre pour deux représentations de "Gondebaud, ou les malheurs d'un héros". Le public a ainsi pu (re)découvrir l’histoire d'un chevalier malchanceux qui devient berger à la suite de nombreuses mésaventures. Un conte humoristique et décalé, mené par une crieuse à l’énergie communicative qui a ravi l’assistance.
Puis c'est la compagnie La Calma qui poursuit son périple avec Tamat. Après une semaine de travail et une représentation publique à Henvic, dernière étape à Plourin avant le retour à Paris. Sur la pelouse du presbytère, le public a été séduit par la rencontre avec la vieille femme qui, entre deux verres de thé, raconte son histoire, un conte nomade inspiré du peuple touareg.
« Mesdames surveillez vos maris, Messieurs gardez votre calme ! » Devant la mairie, c'est Bruit Qui Court qui entame son adaptation de Carmen. Entre danse, chant et coups de trompette, un quatuor de clowns complètement déjantés revisite le célèbre opéra de Bizet et va se livrer à une course infernale entre raison et sentiments.
Enfin, les passants ont pu découvrir les Homs Fums, 3 curieux personnages de la compagnie Ecart. 3 marionnettes humaines dont les masques sont inspirés d'une bande dessinée. En imperméables et bottes de caoutchouc, ils se mêlent à la population pour une déambulation dans les rues de Plourin. Musique du début du siècle ou électronique et voix d’opéra accompagnent les chorégraphies de ces trois curieux individus devant un public amusé et avec lequel les 3 personnages vont jouer tout au long du spectacle.
En fin de journée, les associations locales avec, entre autres, la chorale Zaï Zaï Academy, ont pris le relais des artistes autour du four à pain. Et à la surprise de tous, les Homs Fums sont revenus prendre part à la fête.
Texte : Lucie Corouge