Engoncés dans les codes stricts de la mentalité militaire, un adjudant cul serré et son subalterne un peu nigaud se livrent à l’exercice périlleux du récital en public. Évidemment le naturel revient au galop dès que l’un essaye de s’adapter à la personnalité de l’autre. En peu de temps la bossa nova remplace le clairon et le Képi prend vite fait la forme d’un nez rouge.

Après 4 années d’une tournée enrichissante avec les Champions du Bien et quelques autres prestations tout terrain, Qualité Street signe cette nouvelle création à l’issue d’une résidence au Fourneau sous la houlette de Pina Blanquevoort. Pour l’instant seulement 35 minutes de ce travail en cours sont visibles.

Teintée de burlesque, la fleur au fusil est une « fantaisie militaire » basée sur le décalage qui remplace les mots par des sons et des intentions bien ciblées. Les gags sont attendus, mais servis de façon imprévisible pour nous entraîner dans des situations désopilantes. Les comédiens font preuve d’une belle complémentarité, malgré des costumes identiques qui atténuent un peu trop le contraste entre leurs différences de grade, et jubilent dans leurs personnages taillés sur mesure. Pour un peu, ils réussiraient presque à nous faire croire qu’il est parfois agréable de marcher au pas de loi.